Dans un secteur aussi exigeant et complexe que le nucléaire, la formation et l’adaptation des équipes aux spécificités de cette industrie sont essentielles pour répondre aux besoins de recrutement de manière efficace et rigoureuse. Dans ce cadre, Sylvie Jarlot, responsable de l’agence multispécialités à Romilly-sur-Seine, et Grégory Blain, porteur de l’offre Nucléaire au sein du groupe retracent leur collaboration pour garantir un service de qualité aux entreprises du secteur, tout en formant et en accompagnant au mieux les intérimaires dans un environnement aux exigences strictes.
Bonjour à tous les deux. Pouvez-vous présenter pour les lecteurs du site Groupe Interaction ?
SJ : je suis Sylvie Jarlot, responsable d’agence multispécialités Interaction à Romilly-sur-Seine depuis le printemps 2024. Auparavant, je travaillais déjà dans l’intérim dans le département, mais avec une plus forte spécialisation BTP.
GB : Je suis Grégory Blain, porteur d’offre Nucléaire pour le Groupe Interaction depuis juin 2023. Je pilote et coordonne l’ensemble de l’activité du Groupe sur ce secteur industriel très précis.
Quand a commencé le travail commun entre Interaction Nucléaire et l’agence Interaction Romilly ?
GB : J’ai commencé à prendre contact avec l’agence en mars 2024, après avoir accompagné d’autres établissements au sein du groupe. Mais c’est en juin que nous avons commencé réellement à déployer le process au sein de l’agence de Romilly.
Former les équipes à l’excellence : une priorité pour Interaction Intérim
Sylvie, quelle connaissance aviez-vous du secteur nucléaire, avant votre arrivée au sein d’Interaction ?
SJ : Je travaillais déjà dans l’Aube, et la centrale de Nogent est un site incontournable de l’activité économique du département. J’avais pu déléguer des intérimaires à plusieurs reprises, en lien avec des collègues spécialisés.
Grégory, quelle est votre méthode pour labelliser une agence « Interaction nucléaire » ?
GB : D’abord acculturer et former l’équipe agence aux spécificités de cette industrie, dont les règles sont particulièrement strictes. Ensuite, apporter les bons outils de travail pour faciliter le quotidien en agence. Ces deux points sont très importants.
SJ : Une fois cette culture intégrée, et elle est distribuée par un passionné, Grégory nous accompagne sur le terrain afin de faciliter la rencontre avec les entreprises. C’est un monde exigeant, qui veut la démonstration que l’on sait de quoi nous parlons. Impossible de venir en « touriste », si l’on veut pouvoir déléguer du personnel.
GB : En tant qu’interlocuteur spécialisé et national, ma présence ouvre des portes, c’est certain. Mais mon objectif, c’est que l’agence puisse rapidement se passer de moi. Au quotidien, c’est la responsable d’agence qui mène l’activité. La confiance, c’est une valeur importante pour Interaction Intérim, c’est elle qui autorise l’autonomie d’action.
Sylvie, comment se déroule votre quotidien professionnel en milieu nucléaire, cinq mois après le lancement de cet accompagnement ?
SJ : J’ai été testée, c’est certain. Nos futurs clients ont voulu vérifier que je savais de quoi je parlais. Il n’y a rien de mieux que le jargon, pour cela. Mais je me suis intéressée. J’ai appris. Dans le nucléaire, comme dans le BTP, si l’on ne s’intéresse pas, on ne gagne pas de légitimité. Aujourd’hui il n’y a plus du tout de frein et les entreprises n’hésitent pas à me passer des commandes.
Décrypter les enjeux du secteur nucléaire pour le recrutement en intérim
Il y a donc des spécificités à recruter dans le nucléaire ?
GB : Le recrutement dans le secteur nucléaire concerne principalement les activités de maintenance. Du moins sur le territoire de l’agence de Romilly. C’est ce que l’on appelle les « arrêts de tranche ». Les travaux sont répartis sur toute l’année, à travers la France, pour ne pas impacter le volume global de production d’électricité. Il faut donc se présenter quelques mois avant un arrêt, pour rencontrer les entreprises habilitées à intervenir sur site. C’est à ce moment-là que se fait l’action commerciale.
SJ : C’est ce que nous avons fait. Nous avons rapidement eu de premières commandes test. Alors nous avons activé nos leviers de sourcing afin de répondre à nos clients. Le chantier n’a toujours pas commencé à ce moment-là, nous sommes dans l’anticipation. Cela représente plus d’un mois d’activité intensive. Nous trouvons des candidats, nous faisons appel à nos outils de parrainage développés par le pôle innovation du Groupe Interaction. Ce faisant, nous rassemblons des candidats pour les commandes présentes, mais aussi pour les commandes futures.
GB : Une fois le chantier lancé, il faut savoir que les commandes s’arrêtent. Quand tout le monde est en place, les salariés sont présents et assidus. Les remplacements ne représentent que 5% des délégations que nous faisons.
Quel est le profil des intérimaires dans l’industrie nucléaire ?
SJ : Il y a deux profils. Ceux qui sont déjà engagés dans le secteur et ceux qui veulent y entrer.
Pour ceux qui y sont déjà, ce sont des professionnels avec un métier bien affirmé. Ce sont des gens formés et adeptes des grands déplacements (même si ce n’est pas obligatoire). Ce sont des professionnels assidus, prêts à travailler six jours sur sept avec des journées longues du fait des temps d’attente pour entrer en zone contrôlée.
Pour ceux qui veulent découvrir le nucléaire, ce sont souvent des professionnels diplômés métier, mais qu’il faut encore former sur les spécificités de cet environnement.
GB : Et c’est pour cela que les agences doivent s’y prendre en amont des lancements de travaux. Car si elles veulent pouvoir sourcer des candidats qui ne sont pas issus du secteur, il y a des temps de formation incompressibles à respecter. C’est un élément important sur lequel nous misons beaucoup. J’incite les agences à discuter longuement avec les clients pour parfaitement identifier les besoins de formation et leur offrir les bons profils associés aux bons plans de montée en compétence.
SJ : Je rajouterais que ce sont des intérimaires hyper réactifs. Leurs dossiers sont prêts en quelques heures, ils sont très autonomes. Nous prenons beaucoup de temps avec eux avant la délégation, mais ensuite il n’y a quasiment jamais de soucis sur le terrain.
Est-il aussi facile de déléguer un intérimaire nucléaire, que dans les autres industries ?
GB : C’est plus contraignant. Les enjeux de sécurité liés à l’industrie nucléaire, imposent des process à la rigueur implacable. Si une simple étape n’est pas validée, cela peut empêcher la délégation. L’équipe en agence doit être extrêmement rigoureuse.
SJ : Et dans le même temps, l’implication de Grégory nous permet de disposer de process qui simplifient ces démarches. Nous sommes suffisamment organisés pour qu’une chargée de recrutement qui ne connaitrait pas les spécificités du secteur puisse prendre en main une délégation. Il faut simplement suivre le process.
GB : Nous nous mettons des exigences supplémentaires, dans cette délégation. Nous refusons par exemple d’intégrer des intérimaires pris au vol, dans nos groupes de formation. Nous préférons sourcer moins de candidats, mais offrir à nos clients uniquement des profils parfaitement adaptés à leurs besoins. Les candidats de dernière minute, ce sont rarement des profils pertinents. C’est un choix fort que je porte, au sein d’Interaction Nucléaire. Mais cela me semble plus respectueux de nos clients, alors je m’y tiens.
Perspectives de développement : une opportunité pour l’agence Interaction Romilly-sur-Seine
Quelles sont les perspectives de développement pour l’agence Interaction Romilly-sur-Seine, concernant l’activité nucléaire ?
SJ : Un projet de construction de deux EPR est en discussion à Nogent-sur-Seine. C’est un potentiel de 1000 emplois qui est annoncé. C’est véritablement un secteur d’avenir pour mon agence, qui justifie pleinement que nous nous soyons fait habiliter à la certification CEFRI. C’est un investissement d’avenir.
GB : Aujourd’hui, l’agence est parfaitement formée, bien rôdée aux process et reconnue auprès de nombreux clients. Je suis tout à fait confiant en sa capacité à répondre à ce défi. Et puis le développement national d’Interaction Nucléaire viendra lui apporter le support à cette évolution.
Merci à tous les deux et bonne route à Interaction Romilly-sur-Seine.
